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Rançongiciel : Comprendre et se protéger de ces cyberattaque

Sommaires

Les rançongiciels, également connus sous le nom de ransomware, représentent une menace croissante dans le paysage de la sécurité informatique. Ils sont des logiciels malveillants conçus pour chiffrer ou bloquer l’accès aux données d’un utilisateur jusqu’à ce qu’une rançon soit payée. Leur fonctionnement peut avoir un impact considérable sur les individus et les organisations, entraînant des pertes financières importantes et une atteinte à la confidentialité des données.

Face à cette menace, la connaissance des différentes tactiques des cybercriminels, des mesures préventives et des réponses en cas d’attaque de rançongiciel est essentielle. Il est également crucial de comprendre la législation en place pour lutter contre ces attaques malveillantes.

En comprenant la chaîne d’infection et en se tenant informé des différents types de rançongiciels, ainsi que des cas d’étude majeurs, les utilisateurs peuvent mieux se préparer à affronter ce type de cybermenace.

À lire sur le même sujet : Découvrez les différentes catégories de cyberattaques

Les points clés

  • Les rançongiciels sont des menaces sérieuses qui encryptent les données et exigent une rançon.
  • La prévention et une connaissance approfondie de la réponse aux attaques sont cruciales pour la sécurité des données.
  • Une législation et un cadre juridique existent pour protéger les victimes et poursuivre les auteurs de rançongiciels.

Qu’est-ce qu’un rançongiciel ?

Un rançongiciel, ou ransomware en anglais, est un type de logiciel malveillant conçu pour restreindre l’accès aux données ou systèmes jusqu’à ce que la victime paie une somme d’argent. Ces logiciels opèrent généralement en chiffrant les fichiers sur le dispositif infecté, empêchant l’utilisateur d’y accéder.

Les incidents majeurs impliquant des rançongiciels incluent l’attaque de WannaCry, qui a causé d’énormes perturbations à travers le monde en 2017, et NotPetya, qui a suivi peu après, déguisé en variante de Petya mais avec des conséquences plus destructrices. GandCrabRevil, et Ryuk font partie d’autres familles notoires, chacune se caractérisant par ses techniques d’attaque et de rançon spécifiques.

Des attaques à grande échelle comme celles du Colonial Pipeline et de Kaseya ont été attribuées à des groupes de cybercriminels comme DarkSide, qui opèrent souvent à partir de régions avec peu de supervision légale. D’autres groupes, tels que Maze et Egregor, sont connus pour non seulement chiffrer des données, mais également pour menacer de publier des données sensibles en ligne.

La prévention reste le meilleur remède contre les rançongiciels. Les mesures recommandées comprennent des sauvegardes régulières, la mise à jour des systèmes et la formation des utilisateurs aux meilleures pratiques de sécurité informatique pour éviter de tels logiciels de rançon.

Le saviez-vous ?

D’après une étude publiée par Blackfog, l’année 2024 a débuté par le nombre le plus élevé d’attaques recensées en janvier, avec 76 attaques, marquant une hausse de 130 % par rapport aux chiffres de 2022. Cette statistique alarmante souligne une escalade préoccupante des incidents de rançongiciel, indiquant que les cybercriminels intensifient leurs efforts pour compromettre de nouvelles victimes à un rythme sans précédent.

Les principaux types de rançongiciels

Rançongiciels ciblant les entreprises

Les entreprises, souvent dotées de ressources financières importantes, constituent une cible privilégiée pour les rançongiciels. Ces attaques peuvent prendre la forme de double extorsion, un schéma d’attaque où les cybercriminels chiffrent les données de l’entreprise et menacent de les divulguer publiquement si la rançon n’est pas payée. Cette approche maximise la pression sur les entreprises pour qu’elles cèdent aux demandes des attaquants.

Rançongiciels ciblant les appareils individuels

Les appareils individuels sont également visés par des types spécifiques de rançongiciels. Les attaquants s’en prennent souvent à des utilisateurs individuels par des pièces jointes malveillantes ou des téléchargements infectés, verrouillant l’accès aux fichiers personnels jusqu’au paiement d’une rançon.

Rançongiciels diversifiés par technique

Les techniques employées par les rançongiciels sont de plus en plus diversifiées. Certains cybercriminels proposent désormais du Ransomware as a Service (RaaS), louant leur logiciel malveillant à d’autres criminels. Par ailleurs, la nouvelle variante de rançongiciel continuellement mise à jour augmente la complexité de la défense cybersecurity. Ces formes variées de logiciel d’extorsion nécessitent une vigilance et des mesures de protection constantes.

La chaîne d’infection d’un rançongiciel

Un rançongiciel, lorsqu’il parvient à infiltrer un système, suit une procédure d’infection en plusieurs étapes pour établir sa charge active et réaliser son attaque.

Méthodes d’intrusion initiales

Les rançongiciels utilisent diverses méthodes pour pénétrer dans un système informatique. Souvent, l’attaque débute par un e-mail contenant une pièce jointe malveillante ou un lien vers un site compromis. Les cybercriminels emploient fréquemment des techniques d’ingénierie sociale pour encourager la victime à ouvrir l’e-mail et cliquer sur la pièce jointe ou le lien. Ces e-mails sont souvent déguisés en communications légitimes et peuvent être distribués via hameçonnage.

Exploitation du système

Une fois que la victime a cliqué sur le lien ou la pièce jointe malveillante, le code malveillant s’exécute, exploitant les vulnérabilités présentes dans le système. L’objectif est de contourner les mesures de sécurité et d’installer le rançongiciel. Cette étape peut être instantanée ou peut nécessiter une interaction supplémentaire de l’utilisateur.

Établissement de la charge active

Après avoir réussi à s’introduire, le rançongiciel établit sa charge active pour prendre le contrôle des fichiers de l’utilisateur et du système. Il procède généralement au chiffrement des fichiers, les rendant inaccessibles, et exige un paiement pour la clé de déchiffrement. A ce stade, il est crucial de ne pas payer la rançon, car cela ne garantit pas la récupération des données et peut financer des activités criminelles ultérieures.

Le saviez-vous ?

Le rapport 2023 sur les Enquêtes de Violation de Données (Data Breach Investigations Report, DBIR) de Verizon révèle que les attaques par ransomware ont joué un rôle dans 24 % de toutes les violations recensées. Cette donnée met en lumière l’importance croissante des rançongiciels dans le paysage des menaces numériques, démontrant leur rôle significatif dans les incidents de sécurité qui affectent les entreprises à travers le monde.

L’impact des rançongiciels

Les rançongiciels représentent une menace cybernétique grave qui peut entraîner des pertes financières importantes, nuire à la réputation des entreprises et causer des interruptions d’activité critiques.

Conséquences financières

Les entreprises victimes de rançongiciels font souvent face à d’importantes pertes financières. L’attaque contraint généralement la victime soit à payer une rançon onéreuse pour récupérer l’accès à ses données, soit à investir massivement dans des mesures de récupération suite à une non-concession au risque de payer la rançon imposée par l’attaquant. Selon une publication de cybermalveillance.gouv.fr, les attaques par rançongiciels aboutissent fréquemment à la perte d’accès aux données cruciales.

Atteintes à la réputation

Une atteinte à la réputation est souvent une conséquence immédiate d’un incident de rançongiciel. Les clients perdent confiance dans l’entreprise affectée, et le personnel peut se trouver démoralisé par l’incident. Ce type de cyberattaque peut être divulgué publiquement, ce qui entraîne des opinions négatives et des impacts à long terme sur l’image de marque de l’entreprise.

Perturbations opérationnelles

Les perturbations opérationnelles suite à une cyberattaque par rançongiciel sont souvent sévères. Les systèmes informatiques peuvent rester inaccessibles pendant une durée prolongée, ce qui perturbe les opérations commerciales normales et peut aboutir à des pertes de productivité considérables. L’entreprise se voit forcer de remettre en marche ses opérations, parfois avec une efficacité réduite, pendant et après le traitement de l’incident. L’ampleur de ces perturbations est mise en évidence par l’ANSSI dans leur guide sur les attaques par rançongiciels.

Le saviez-vous ?

Selon le rapport “The State of Ransomware 2023” de Sophos, 66 % des organisations ont été affectées par des rançongiciels en 2023. Cette statistique impressionnante met en évidence la portée et l’impact généralisés de ces cyberattaques, soulignant l’urgence pour les entreprises de toutes tailles d’adopter des mesures de sécurité robustes et proactives pour se protéger contre cette menace persistante.

Prévention et protection contre les rançongiciels

Les rançongiciels représentent une menace sérieuse pour la sécurité des systèmes informatiques. La mise en place de solutions de cybersécurité robustes, de stratégies de sauvegarde éprouvées et de programmes de formation intensifs est essentielle pour protéger les données et les réseaux des organisations.

Solutions de sécurité informatique

L’adoption de solutions de sécurité antivirus et anti-malware de pointe est fondamentale pour détecter et bloquer les rançongiciels avant qu’ils n’infectent les systèmes. Il est également crucial de maintenir une mise à jour régulière des tous les systèmes pour corriger les vulnérabilités exploitées par les attaquants. L’implémentation de l’authentification multifacteur ajoute une couche supplémentaire de protection en vérifiant l’identité des utilisateurs avant de leur accorder l’accès au réseau.

Stratégies de sauvegarde des données

La mise en œuvre d’un plan de sauvegarde des données fiable est une mesure préventive clé. Il convient de réaliser des sauvegardes régulières et de les stocker sur des supports indépendants du réseau principal, comme le stockage déconnecté ou le cloud. Ces sauvegardes doivent être vérifiées et testées régulièrement pour garantir leur intégrité en cas de nécessité de restauration.

Formation et sensibilisation des utilisateurs

La formation continue des utilisateurs sur les meilleures pratiques de cybersécurité est indispensable. Elle permet d’augmenter la vigilance face aux courriels de phishing et autres vecteurs d’infection par rançongiciel. Organiser des simulations d’attaques peut aussi aider à évaluer l’efficacité de la formation et à identifier les domaines qui nécessitent un renforcement des connaissances en cybersécurité.

La réponse à une attaque de rançongiciel

Face à une attaque de rançongiciel, il est crucial de réagir méthodiquement pour limiter les dégâts, récupérer les données si possible et gérer la crise. Les étapes suivantes détaillent une approche rigoureuse indispensable pour une réponse appropriée.

Évaluation de l’attaque et confinement

Dès la détection d’un rançongiciel, il faut immédiatement évaluer l’étendue de l’attaque pour identifier les systèmes affectés. Il est impératif d’isoler les équipements touchés pour éviter la propagation du logiciel malveillant dans le réseau. La gendarmerie ou la police doivent être contactées rapidement, et il est recommandé de déposer une plainte. L’assistance d’un centre pour la cybersécurité peut s’avérer cruciale à cette phase.

Processus de récupération des données

La stratégie de récupération des données dépendra de l’existence de sauvegardes. Les sauvegardes saines doivent être restaurées après avoir totalement éliminé le rançongiciel du système. Il est fortement conseillé de ne pas effectuer de paiement de rançon, car cela ne garantit pas la récupération des données et peut encourager les futures attaques.

Gestion de la communication et de la crise

La gestion de crise devient centrale une fois que les mesures techniques ont été mises en place. Une communication claire et transparente à l’interne et à l’externe est essentielle. Les messages doivent être précis, car la réputation de l’entité peut être en jeu. La collaboration avec les autorités et les experts en cybersécurité aide à renforcer la confiance des parties prenantes dans la gestion de l’incident.

Législation et cadre juridique

Dans le domaine du cyberespace, la législation et le cadre juridique autour des logiciels de rançon, aussi connus sous le terme de “rançongiciel”, sont essentiels pour la prévention et la répression de ces cyberattaques. Ils établissent les responsabilités et définissent les actions légales contre ces actes malveillants.

Régulations nationales

En France, la loi n°2019-222, adoptée le 23 mars 2019, constitue un élément clé dans le cadre juridique de lutte contre les cyberattaques, notamment les rançongiciels. Elle s’inscrit dans une suite de mesures législatives débutées avec la loi Informatique et libertés de 1978. L’agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) joue un rôle central en traitant les incidents et en aidant à la mise en œuvre de cette législation.

Coopérations internationales

Au niveau international, la coopération entre les différents pays est capitale pour contrer efficacement les rançongiciels. Les traités internationaux ainsi que les directives européennes jouent un rôle prépondérant. L’Union Européenne, à travers différentes directives, cherche à harmoniser les réponses juridiques des États membres et à promouvoir une coopération internationale forte. Cette coopération est nécessaire pour traquer les cybercriminels, souvent basés hors des frontières nationales où les attaques sont perpétrées.

Cas d’études de rançongiciels majeurs

Colonial Pipeline a été victime d’une attaque par le rançongiciel DarkSide en mai 2021, entraînant des perturbations majeures dans la distribution de carburant aux États-Unis. La société a payé une rançon de 4,4 millions de dollars pour récupérer l’accès à ses systèmes.

L’attaque contre Kaseya en juillet 2021 a impliqué le rançongiciel REvil et a affecté environ 1500 entreprises dans le monde en exploitant une vulnérabilité. Kaseya a refusé de payer la rançon et a obtenu un décrypteur pour restaurer les fichiers.

Maze, un autre rançongiciel notoire, a été à l’origine d’attaques ciblées incluant Egregor, un dérivé de Maze. Ces attaques ont été caractérisées par une double extorsion : chiffrement des données et menace de publication en cas de non-paiement.

SamSam a ciblé des institutions publiques et hôpitaux, comme en témoigne l’attaque de la ville d’Atlanta en 2018. De façon distinctive, SamSam a été déployé manuellement sur les réseaux infectés.

Le rançongiciel Ryuk, réputé pour viser des grandes organisations, a causé des dommages estimés à plusieurs millions. Son vecteur d’infection principal reste les pièces jointes malveillantes et le phishing.

La cryptomonnaie Bitcoin (Bit) joue souvent un rôle central dans les paiements de rançons, favorisant l’anonymat des transactions entre les victimes et les cybercriminels.

FAQ

Quelles sont les étapes à suivre après une attaque par rançongiciel ?

Suite à une attaque par rançongiciel, il est crucial d’isoler les équipements touchés pour empêcher la propagation du malware. Il est également recommandé de ne pas payer la rançon et de contacter des experts en cybersécurité pour de l’aide.

Comment peut-on prévenir les attaques de rançongiciel ?

Pour prévenir les attaques de rançongiciel, maintenir à jour les logiciels et les systèmes d’exploitation est essentiel. Il est aussi judicieux d’utiliser des solutions antivirus mises à jour et de sensibiliser les utilisateurs aux risques liés aux emails et liens malveillants.

Quels sont les exemples les plus célèbres d’attaques par rançongiciel ?

Parmi les attaques par rançongiciel les plus célèbres, on compte WannaCry et NotPetya. Ces attaques ont causé des dommages globaux montant à des milliards de dollars et ont affecté des milliers d’organisations à travers le monde.

Comment se propagent les rançongiciels dans les réseaux informatiques ?

Les rançongiciels se propagent généralement par le biais de pièces jointes d’emails ou de liens malveillants. Une fois activé, le ransomware peut se propager sur les réseaux locaux et potentiellement accéder à des systèmes non protégés ou mal sécurisés.

Quelles mesures doivent être prises pour sécuriser les systèmes contre les rançongiciels ?

Pour sécuriser les systèmes, il est conseillé d’effectuer des sauvegardes régulières des données, de segmenter le réseau informatique et de renforcer les politiques de sécurité, notamment en limitant les droits d’accès en fonction des rôles de chacun.

Quelles sont les conséquences d’une attaque par rançongiciel sur une organisation ?

Les conséquences d’une attaque par rançongiciel peuvent être sévères, incluant des perturbations opérationnelles, la perte de données sensibles, des dommages financiers importants et une atteinte à la réputation de l’organisation.

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