Qu’est-ce que le ransomware WannaCry : comprendre l’attaque mondiale de 2017

Sommaires

Le ransomware WannaCry est un type de logiciel malveillant qui a causé une perturbation mondiale majeure en mai 2017. Il s’agit d’un cryptoworm qui cible les systèmes d’exploitation Windows en exploitant une vulnérabilité dans le protocole de partage de fichiers SMB.

WannaCry chiffre les fichiers sur les ordinateurs infectés puis demande une rançon en Bitcoin pour leur déchiffrement.

Cet incident de cybersécurité a touché plus de 200 000 ordinateurs dans 150 pays, avec un impact significatif sur les services publics et entreprises.

Les systèmes non mis à jour et ceux qui n’utilisaient pas de solutions de sécurité appropriées ont été particulièrement vulnérables à cette attaque.

La propagation rapide de WannaCry et les dommages importants qu’il a causés ont souligné la nécessité pour les organisations et les individus de mettre en œuvre des stratégies de protection robustes contre les logiciels malveillants de type ransomware.

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Les points clés

  • WannaCry est un ransomware qui a affecté des centaines de milliers d’ordinateurs dans le monde.
  • Il exploite une faille de sécurité des systèmes Windows et réclame une rançon pour le déchiffrement des fichiers.
  • La propagation de WannaCry a encouragé l’adoption de mesures de sécurité plus strictes contre les attaques de ransomware.

Définition et contexte

Cette section fournit un aperçu de la nature du ransomware WannaCry et retrace son parcours historique en tant que cyberattaque d’envergure internationale.

Qu’est-ce que WannaCry ?

WannaCry est un ransomware, soit un type de malware, qui crypte les fichiers sur les appareils infectés et demande une rançon pour leur déchiffrement.

Lancé par des attaquants, l’exploitation du ransomware s’est appuyée sur une vulnérabilité de Windows, décrite dans le code nommé « EternalBlue », pour se propager rapidement et efficacement.

Histoire du ransomware

L’histoire de WannaCry débute le 12 mai 2017, date à laquelle une vaste cyberattaque a frappé des organisations et des utilisateurs dans le monde entier.

Plus de 200 000 ordinateurs ont été infectés dans plus de 150 pays, ce qui a marqué WannaCry comme une des plus grandes attaques de ce type.

Les hackers derrière cette attaque ont exploité une faille critique dans le système d’exploitation Windows pour déployer le ransomware.

Mécanismes et propagation

La compréhension du fonctionnement et de la diffusion de WannaCry est essentielle pour saisir l’ampleur de cet événement cybersécuritaire qui a utilisé des vulnérabilités réseau critiques pour infecter des ordinateurs à l’échelle mondiale.

Comment WannaCry infecte-t-il les ordinateurs ?

WannaCry est une souche de ransomware qui exploite une vulnérabilité spécifique dans les systèmes Windows, connue sous le nom d’EternalBlue.

Cette faille permet au logiciel malveillant d’accéder à un ordinateur et de chiffrer ses fichiers.

L’infection démarre souvent par l’ouverture d’une pièce jointe infectée provenant d’un email trompeur.

Une fois activé, il verrouille les fichiers en utilisant un chiffrement fort, et une rançon est demandée pour fournir la clé de déchiffrement.

Méthode d’infection typique :

  • Réception d’un email malveillant
  • Ouverture d’une pièce jointe infectée
  • Exploitation de la vulnérabilité par le ransomware

La propagation à travers le protocole SMB

Après l’infection initiale, WannaCry se propage rapidement au sein des réseaux en exploitant la vulnérabilité des protocoles Server Message Block (SMB).

Ce protocole de partage de fichiers réseau est utilisé pour la communication entre les ordinateurs sur un même réseau ou domaine.

La version vulnérable de SMB permet à WannaCry de se propager sans interaction de l’utilisateur, ce qui lui a permis d’infecter des centaines de milliers d’ordinateurs dans plus de 150 pays.

Propagation via SMB :

  1. Repérage des ordinateurs avec la vulnérabilité SMB non corrigée
  2. Utilisation de l’exploit EternalBlue pour s’auto-propager sur le réseau
  3. Chiffrement des fichiers sur les nouveaux ordinateurs infectés

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Impact et dommages

La cyberattaque WannaCry a eu un impact considérable à l’échelle mondiale, affectant les organisations et les infrastructures critiques, ce qui a entraîné d’importants dommages économiques et opérationnels.

Les victimes de WannaCry

  • Organisations affectées : plus de 200,000 ordinateurs dans plus de 150 pays.
  • Secteurs visés : des entreprises de divers secteurs à des institutions gouvernementales en passant par le National Health Service (NHS) au Royaume-Uni.
  • Perturbation des services : les hôpitaux ont été particulièrement touchés, avec des annulations de rendez-vous et des perturbations des services médicaux critiques.

Conséquences économiques et opérationnelles

  • Rançons en Bitcoin : les attaquants exigeaient des rançons en Bitcoin pour déverrouiller les fichiers chiffrés, avec des demandes allant de 300 à 600 dollars par machine infectée.
  • Dégâts estimés : les dommages économiques globaux sont évalués en milliards de dollars.
  • Cybersécurité : cet incident a souligné le besoin crucial d’investissements en cybersécurité, notamment la mise à jour et le renforcement des infrastructures informatiques au sein des organisations.

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Réponse et protection

La menace du ransomware WannaCry a poussé les organisations à réagir de façon urgente, en mettant en œuvre des mesures de sécurité renforcées et en appliquant des correctifs critiques. Cette section explore les réponses efficaces et les meilleures pratiques de prévention.

Comment les organisations ont-elles répondu ?

Les entreprises et organisations affectées par WannaCry ont généralement réagi en appliquant immédiatement le correctif de sécurité (MS17-010) fourni par Microsoft, qui visait à colmater la faille EternalBlue exploitée par le virus.

De plus, beaucoup ont isolé les systèmes infectés pour éviter la propagation au sein de leur réseau interne. Ils ont également contacté les experts en cybersécurité pour mieux comprendre la menace et pour mettre en place des mesures pour protéger leur domaine contre des attaques futures.

Stratégies de prévention et de protection

  • Correctifs logiciels : les mises à jour de sécurité sont essentielles. Installer les patches – notamment le patch publié par Microsoft – permet de combler les vulnérabilités exploitées par les auteurs de ransomwares.
  • Sauvegardes des données : une stratégie essentielle pour protéger contre les pertes de données dues à une attaque par rançon est de sauvegarder régulièrement les informations sur des supports non connectés au réseau.
  • Outils de protection : les logiciels antivirus et antimalware doivent être à jour pour offrir une couche supplémentaire de protection contre les virus.
  • Formation des utilisateurs : sensibiliser les employés aux risques de cybermenaces et leur apprendre à reconnaître les emails de phishing peut permettre de réduire les risques d’infection.

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Analyse technique

L’analyse technique du ransomware WannaCry dévoile un code malveillant avancé et une exploitation ciblée de vulnérabilités systémiques.

Analyse du code malveillant

Le ransomware WannaCry est un cryptoworm, se propageant et chiffrant des données de manière autonome.

Une fois activé, il chiffre une variété de types de fichier en utilisant le chiffrement RSA-2048, rendant les fichiers inaccessibles sans la clé de déchiffrement.

Le code se caractérise par :

  • Polymorphisme : capacité à modifier son propre code pour éviter la détection.
  • Anti-analyse : techniques pour détecter et échapper les environnements de sandbox.
  • Routage C2 : commande et contrôle via Internet, utilisant des domaines générés aléatoirement.

Systèmes affectés et vulnérabilités clés

Les systèmes affectés par WannaCry sont principalement ceux fonctionnant sous des versions obsolètes de Windows, y compris Windows XP, Windows 8 et Windows Server 2003.

Les frustrations clés exploitées étaient :

  • MS17-010 (EternalBlue) : une faille dans le protocole SMB (Server Message Block) permettait l’exécution de code à distance.
  • DoublePulsar : après l’exploitation d’EternalBlue, ce backdoor était installé pour une infection permanente.

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Cas notables et études de cas

Cet article examine de manière approfondie les instances marquantes où le ransomware WannaCry a été impliqué et la manière dont différentes entreprises ont répondu à de telles attaques.

Attaques célèbres impliquant WannaCry

WannaCry a provoqué une onde de choc mondiale en mai 2017, paralysant des entreprises, des hôpitaux et même des segments d’infrastructures gouvernementales.

Des entités bien connues, telles que le constructeur automobile Renault, ont dû stopper la production dans plusieurs de leurs usines, montrant ainsi la perturbation colossale causée par le ransomware.

Les systèmes de santé, comme le National Health Service (NHS) au Royaume-Uni, comptent parmi les victimes les plus marquantes, avec la fermeture de services essentiels, affectant directement les soins aux patients.

Évaluation des réponses d’entreprises spécifiques

En termes de réponse à l’attaque WannaCry, chaque entreprise ou état touché a eu à mener sa propre lutte pour rétablir les systèmes affectés et pour sécuriser leurs réseaux contre de futures attaques.

Des études de cas démontrent que les entreprises dotées de protocoles de sécurité robustes et de plans de réponse aux incidents ont pu atténuer les dommages plus efficacement.

Malgré l’ampleur de l’attaque, certaines entreprises ont réussi à éviter de payer la rançon demandée grâce à des sauvegardes adéquates et une réactivité rapide de leurs équipes informatiques.

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Évolution et variantes

Le ransomware WannaCry a connu plusieurs mutations depuis son apparition, avec des mises à jour menant au développement de nouvelles variantes.

Ces changements reflètent une évolution continue du logiciel de rançon, montrant une capacité d’adaptation face aux mesures de sécurité.

Développements des versions de WannaCry

  • WannaCrypt : c’est la version originale qui a lancé une vague d’attaques en mai 2017, utilisant une faille de sécurité dans les systèmes Windows.
  • WannaCry 2.0 : peu de temps après la première attaque, une nouvelle variante est apparue, indemne au « kill-switch » qui avait stoppé la propagation initiale de WannaCry.

Autres ransomwares inspirés par WannaCry

D’autres acteurs malveillants ont rapidement capitalisé sur la notoriété de WannaCry pour créer leurs propres logiciels de rançon, souvent en imitant ou en modifiant le code source initial :

  • NotPetya : bien qu’il ne soit pas un descendant direct de WannaCry, il partage les mêmes tactiques de propagation et a suscité une réaction mondiale similaire.
  • BadRabbit : moins connu mais tout aussi destructeur, ce ransomware s’est inspiré des techniques de WannaCry et NotPetya.

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Quelques statistiques

En 2017, le monde a été témoin de l’une des cyberattaques les plus répandues: WannaCry. Ce rançongiciel a touché plus de 200 000 systèmes informatiques dans plus de 150 pays, exploitant une vulnérabilité dans les versions non mises à jour du système d’exploitation Windows.

Cette vulnérabilité, connue sous le nom d’EternalBlue, aurait été exploitée par un groupe de pirates connu sous le nom de ‘The Shadow Brokers’.

Le manque de sensibilisation ou d’éducation quant à l’importance des mises à jour de logiciels a entrainé une propagation massive et des dégâts considérables.

Les assaillants chiffraient les données des systèmes infectés, exigeant des victimes un paiement de 300 dollars en Bitcoin.

WannaCry est estimé avoir causé plus de 4 milliards de dollars de dommages au niveau mondial.

Au Royaume-Uni, le Service de santé national (NHS) a dû faire face à des répercussions majeures, avec l’annulation de 19 000 rendez-vous et des coûts avoisinant les 92 millions de livres sterling.

Le phénomène des attaques de rançongiciels n’a cessé de croître, avec 236,1 millions d’attaques dans le monde durant le premier semestre de l’an 2022 et 623,3 millions d’attaques durant toute l’année 2021.

Ces chiffres ne reflètent pas uniquement les attaques réussies mais démontrent bien la menace omniprésente que représente ce type de logiciel malveillant.

Pour des informations complètes sur la prévalence actuelle des attaques de rançongiciels, le support IT de AAG offre une mise à jour des statistiques.

Perspectives et prévisions

Cette section offre un aperçu sur l’orientation future de la cybersécurité dans le contexte des ransomwares et l’implication croissante des états et agences de renseignement dans la protection contre de telles cyberattaques.

L’avenir de la cybersécurité face aux ransomwares

Face à la menace constante des ransomwares, les experts anticipent une évolution des protocoles de sécurité et investissent davantage dans les technologies prédictives.

Des solutions de sécurité avancées telles que l’intelligence artificielle (IA) et l’apprentissage automatique (Machine Learning) sont en cours de développement pour détecter et neutraliser les attaques avant qu’elles n’atteignent leurs cibles.

La sécurisation des infrastructures critiques devient une priorité, avec une attention particulière sur le renforcement des réseaux et des systèmes vulnérables pour diminuer les risques liés aux ransomwares.

Le rôle du gouvernement et des agences de renseignement

Le gouvernement et les agences de renseignement jouent un rôle central dans la protection contre les ransomwares.

Ils mettent en place des cadres législatifs pour la cybersécurité, incluant des sanctions pour dissuader les cybercriminels.

En outre, ils collaborent avec le secteur privé pour partager des informations cruciales sur les menaces et pour coordonner les réponses en cas de cyberattaque d’envergure.

Les politiques publiques, ainsi que les initiatives internationales, sont cruciales pour établir les normes de sécurité dans le cyberespace et pour prévenir les attaques futures.

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FAQ

Quel est le nom du groupe de pirates à l’origine de WannaCry ?

Le groupe de pirates responsable de la création et de la diffusion du ransomware WannaCry s’appelle Lazarus Group, souvent associé à la Corée du Nord.

Comment fonctionne le ransomware WannaCry ?

WannaCry est un logiciel malveillant de type rançongiciel qui crypte les fichiers sur l’ordinateur infecté et demande une rançon, généralement en Bitcoin, pour la clé de déchiffrement.

Quelles sont les conséquences d’une infection par WannaCry ?

Une infection par WannaCry rend les fichiers inaccessibles et peut causer des perturbations importantes des opérations, entraînant des pertes financières et la perte potentielle de données sensibles ou critiques.

Comment s’est propagé le ransomware WannaCry ?

WannaCry s’est propagé en exploitant une vulnérabilité dans les systèmes Windows non mis à jour par le biais d’un exploit nommé EternalBlue, qui permettait au ransomware de se répandre rapidement sur les réseaux.

Quel type d’attaque représente WannaCry ?

WannaCry représente une attaque de rançongiciel, une forme d’attaque malveillante où l’accès aux données ou aux systèmes est entravé jusqu’à ce qu’une rançon soit payée.

Quelle faille Windows WannaCry a-t-il exploitée ?

WannaCry a exploité une faille dans le protocole de partage de fichiers SMB (Server Message Block) de Windows, connue sous le nom de MS17-010.
Microsoft avait identifié cette faille et diffusé un correctif avant l’attaque.

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